Nietzsche
L'Éternel Retour, dans la pensée du philosophe allemand Friedrich Nietzsche, est une hypothèse – que l'on trouve à l'origine chez Héraclite et les Stoïciens – qui énonce que chaque instant se répète indéfiniment à l'identique.
Justification :
Ce quelque chose qu’on pourrait, appeler l’Etre n'existe pas, l’Etre serait tout ce qui existe, tout ce qui est mais aussi l’univers créé par Dieu. En fait, l'Univers n'atteint jamais un état final, il n'a pas de but ; il n’y a pas d’intention à l’œuvre dans la nature qui la mènerait vers une fin, ni de Dieu qui imposerait un sens ou une direction particulière.
En conséquence, l'Univers n'est ni devenu ni à devenir – il n'a jamais commencé à devenir (c'est entre autre le rejet du créationnisme). En effet la création suppose un commencement, un début mais aussi peut-être une fin (l’Apocalypse).
L'Univers est fini . En effet reconnaître l’idée d’infini ramènerait à l’idée de Dieu, car seul Dieu est infini.
La volonté de puissance est une quantité de force ; or, l'Univers est composé d'un nombre fini de forces et le temps est un infini ; toutes les combinaisons possibles doivent donc pouvoir revenir un nombre infini de fois.
L'Éternel retour nietzschéen se distingue de toutes les anciennes conceptions cycliques (par exemple la perspective de l'éternel retour tel qu'il est exposé dans les textes brahmaniques) : si la loi du karma lie l'existence future d'un être à son existence passée, et proclame une relation de débiteur à créancier de l'homme à lui-même (l'existence sert à payer les erreurs d'une existence passée), Nietzsche pour sa part nie toute dette et toute faute, et conçoit le devenir cyclique par delà bien et mal. Le devenir est ainsi justifié, ou, ce qui revient au même, on ne peut l'évaluer d'un point de vue moral.
Face à l'absurdité de l'existence sans Dieu, le concept de l’éternel retour permet de poser que « si le devenir est un vaste cycle, tout est également précieux, éternel, nécessaire. ».
Il n'est pas certain que Nietzsche ait réellement cru à cette idée, au sens classique de tenir pour vrai, puisqu'il lui suffisait de la considérer comme une représentation susceptible de favoriser le développement de la puissance en tant que vie (une réalité éthique).
Bibliographie [→ Éternel Retour, bibliographie des archives Goethe-Schiller (Wikipédia)
- Crépon, Marc, L'éternel retour et la pensée de la mort, in « Les études philosophiques »
- Nietzsche, Friedrich, Fragments posthumes sur l'eternel retour : [1880-1888], edition établie et traduite par Lionel Duvoy. Postface de Matthieu Serreau et Lionel Duvoy. Paris, Éditions Allia, 2003.
Vidéo
Liens externes Nietzsche, Gai savoir, § 341 sur l'éternel retour Version video
Derniers Commentaires